Commandes publiques.

Buste en bronze de Pierre Mendès-France à Outreau 62

En 1988, après avoir rencontré l’épouse de l’ancien président du conseil qui m’a remis des photos et qui à ma demande m’a indiqué les expressions favorites de son mari, j’ai modelé et coulé en bronze le buste de Pierre Mendès France, pour la ville d’Outreau (62).

En 1989, Olivier Frerot, jeune ingénieur responsable de la DDE de Boulogne-sur-Mer, prend contact avec moi au sujet d’une rocade en construction qui allait devenir un tronçon de la future A16. Pour cette route, l’architecte Yves Lepère avait dessiné des ponts dont les culées devaient constituer les socles de ‘silhouettes’. Les deux hommes en cherchaient un troisième qui puisse donner corps à cette idée de ‘silhouettes’.

J’ai tout de suite réalisé une première maquette en papier pour explorer l’idée qui me venait : évoquer des gestes sportifs, au moyen de structures en acier capables de résister aux vents violents qui soufflent sur la côte ; des structures qui soient clairement lisibles de très loin et économiques à réaliser.

Cet ensemble de sculptures à l’échelle du paysage signalerait aux automobilistes venant du Nord, et à ceux qui sortiraient du futur tunnel sous la manche, le projet collectif de la côte d’opale qui était à l’époque de se développer par la promotion des loisirs de plein air.

Mon idée et mes premières ébauches ont séduit mes interlocuteurs. Olivier Frerot m’a mandaté pour un travail de longue haleine : la conception d'une séquence de neuf sculptures sur le thème que je nommais « jeux de notre temps ».
Il n’est pas courant qu’un homme prenne une telle responsabilité. Le plus souvent la décision est diluée par l’organisation d’un « concours » qui prive l’artiste du contact direct avec les personnes qui connaissent les enjeux du projet d’ensemble, projet dans lequel l’œuvre doit s’insérer pour ‘fonctionner’.
La législation n’impose que rarement l’organisation d’un « concours » lorsqu’il s’agit d’œuvres d’art. Ce qui impose ce pataquès administratif, c’est la peur des décideurs.

Première maquette au 1/20 de la golfeuse. Papier bristol, 20 cm de haut

En 1990, Christine Rohart la maman de mes deux plus jeunes enfants, souhaitant participer au développement de l’atelier, a entrepris de recenser méthodiquement les concours de sculpture. C’est ainsi que sans y croire, j’ai présenté un projet pour un « 1% décoration » (loi dont je dis plus haut tout le mal que j’en pense).
Très intelligemment le jury a suivi l’architecte qui souhaitait faire aboutir le projet d’un collègue avec qui il avait travaillé conjointement pour intégrer sa sculpture au bâtiment.
Cependant comme mon projet avait plu, j’ai été rattrapé par la manche… et le président de la commission m’a dit en substance: lors du prochain « 1% décoration » organisé à Eaubonne, les sculpteurs, qui se déplaceront souvent de très loin, seront là uniquement pour permettre à la municipalité de respecter la procédure légale. Ils perdront leurs temps, car c’est votre « Portrait de Virginie » qui sera choisi.

Quelques mois plus tard, mon projet ‘validé’ par la commission ad hoc était d’installer ce bronze sur un tronc de colonne de fort diamètre et identique à celle qui portaient le préau de la cour du collège Jules Ferry. De cette manière, cette adolescente était dans une position naturelle, comme attendant un copain ou une copine, assise sur un élément de l’architecture existante…
Au dernier moment, de façon très inattendue, le maire de l’époque m’a imposé de sceller ce bronze, ‘en majesté’ au milieu d’un massif de fleurs ! Pour des raisons économiques évidentes, j’ai dû céder devant le pouvoir provisoire de ce monsieur.
Cette mésaventure a achevé de me convaincre qu’une commande devait être le fruit d’une véritable rencontre avec quelqu’un de consistant et non avec une entité administrative.

Le Portrait de " VIRGINIE ". Bronze grandeur nature coulé une première fois pour la cour du C.E.S. Jules Ferry à Eaubonne (95).

J’ai édité ce bronze qui se trouve dans un jardin public à Caudry, et ci-dessus dans un jardin privé…

En hommage au poète Raymond DEVOS, j’ai modelé ce mascaron qui délivre l’eau de la fontaine du port de plaisance de Pont sur Sambre (59)

Ci-contre un deuxième tirage se trouve sur la façade de l’atelier de Sorrus.

Buste en bronze de Léo LAGRANGE

Portrait de Léo LAGRANGE, bronze scellé au pavillon d’accueil d’un vaste parc de loisir situé sur un ancien carreau de mine à Wingles (62).

En 1991, la sous-préfecture de Lens (62) agrandissait ses bâtiments en direction d’un carrefour où se trouvait un oratoire à " Notre Dame du Bon Secours ". Les lensois étaient très attachés à ce dernier, car selon la tradition locale, la vierge en plâtre qui ornait les lieux avait protégé le quartier des bombardements nazis.

Respectant cette idée populaire et répondant à l’évolution du quartier, j’ai conçu cette femme portant fièrement son enfant dans la vie. Les Lensois l’appellent « Notre Dame du Bon Secours »  


« Saut de haies », sculpture en acier laqué blanc de quatre mètres de haut scellée sur la culée ouest du pont enjambant l’A16 à hauteur de Wacqinghen.
Cette sculpture constitue l’entrée sud des « Jeux de notre temps » près de Boulogne-sur-Mer.

J’ai choisi de peindre mes sculptures en blanc pour que les orientations variées des plans qui les constituent génèrent des gris bien contrastés. Cela permet d’augmenter l’attractivité et la lisibilité de loin. De plus, comme c’est visible ici, suivant la météo le blanc génère des gammes de gris très colorés et variés .

C’est aussi en 1991 que fut posée la première sculpture de l’ensemble « Jeux de notre temps ».

Après que l’ensemble des dix maquettes au 1/10 ait été terminé et que deux d'entre-elles soient passées en soufflerie à l’échelle 1/4 pour vérifier leur tenue dans le vent, elles ont été présentées aux élus des communes bordant cette route, accompagnées de nombreuse vues prospectives.
L’accueil fut enthousiaste pour l’ensemble à l’exception de la moto verte qui évoquait selon les maires des petites communes la dégradation des chemins de champs par les motos tout-terrain. Je percevais derrière cet argument étrange, un agacement au sujet de la grande réussite de l’enduro du Touquet. La station balnéaire renommée étant ‘coupable’ d’être la locomotive dont dépendaient les petites communes de la côte d’Opale pour se développer. J’ai donc ‘remballé’ ma « Moto verte » et j’ai présenté à la place « Promenade en famille » qui n’a pas fait de vague.

Ci-dessus la maquette coulée en bronze h 40 cm. J’avais conçu cette sculpture pour qu’elle soit à l’entrée nord de la séquence « jeux de notre temps » c’est à dire à la sortie du tunnel sous la manche.

 

À la fin des années 90, le musée de la dentelle de Caudry était en construction. La municipalité m’a demandé d’y intégrer une sculpture commémorant l’histoire humaine et industrielle de la dentelle de Caudry. J’ai imaginé, représenter sur le perron du musée, l’un des pionniers de cette industrie locale montrant l’œuvre de sa vie à une enfant d’aujourd’hui.  Avec l’aide de ceux qui animent aujourd’hui l'entreprise qu'il a créée; son fils Jean Bracq et son épouse, j’ai pu modeler le portrait de Jules Bracq.  C’est en 1992 que j’ai scellé " Le Vieux Tulliste et l’Enfant " tel que photographié ci-dessus.

Ci-dessus " Le Vieux Tulliste et l’Enfant " photographié dans le jardin de l’atelier, avant d’être transporté afin d’être scellé sur le perron du musée de la dentelle de Caudry.

Ces vues d’atelier permettent de se faire une idée des différents stades du travail, de la maquette visible de dos en bas à gauche, à la cire grandeur nature pourvue de son « système d’alimentation » prête à disparaître dans son moule réfractaire (image de droite).
Derrière « l’enfant » en cours de modelage en terre il est possible de distinguer le pantographe de Collas (pantographe en trois dimension) qui m’a aidé à passer de l’échelle de la maquette à celui de la sculpture grandeur nature.

Après que plusieurs de mes neuf maquettes soient passées en soufflerie à l’INSTITUT DE MÉCANIQUE DES FLUIDES DE LILLE pour s’assurer de leur tenue dans le vent, chaque sculpture a été fabriquée en acier par l’entreprise LE MAITRE DU FER à Wasquehal dans le Nord. En 1992 les "jeux de notre temps" ont été installées sur les ponts de l'A 16 entre Boulogne et Calais. Ce sont les premières sculptures que je n’ai pas ‘fabriquées’ moi-même.

Sculptures contemporaines en acier